par Faizon » Ven, 24 Nov 2006 11:25
Sortant de l'arrière-boutique un plateau à la main, une jeune femme à l'apparence surprenante gagna la salle de l'auberge. De longs cheveux noirs en une queue de cheval adroitement nouée n'étaient sans doute pas le point le plus surprenant chez elle. Pas plus que la pureté et l'élégance de ses traits. Non, c'était plus certainement son regard qui pouvait semer le trouble chez quiconque le croisait. Un violet impossible, hypnotique, obsédant, deux prunelles violines envahissantes qui se posaient sur ce qui entourait la jeune femme avec une curiosité de tous les instants. Ce regard qui éclairait d'une autre façon le reste de son apparence, lui donnant une sorte d'aura étrange et féérique. Certains pourraient dire que ce mélange de perfection et d'impossibilité était inhumain, d'autres qu'il s'agissait simplement d'une jeune fille sur le berceau de laquelle une fée s'était penchée pour lui donner sa bénédiction. Comme pour contredire ce sentiment de temps arrêté qui se dégageait de ses traits, ce visage était par contre terriblement expressif : en cet instant, un sourcil dressé très haut, une lèvre supérieure pincée entre les dents -blanches, chose suprenant s'il en est- ornaient les traits de la seconde serveuse de l'établissement.
Les habitués la connaissaient un peu, elle se nomme Estéa Mirondir, fille d'un forgeron de la communauté.
Bien que vêtue de façon simple, d'une grande robe de toile blanche particulièrement ample, flottant autour d'elle, Estéa n'en gardait pas moins une démarche, si ce n'est fière, du moins non soumise. Elle s'approcha de la femme aux yeux verts, darda son propre regard dans celui-ci, un court instant, de façon à indiquer sa présence, mais à ne pas pour autant se montrer insultante ou envisager donner l'impression qu'elle s'estimait en égale de la jeune femme.
"Je vous ressers quelque chose, dame, maintenant que la tranquillité revenue vous permettra de savourer à leur juste valeur nos meilleurs crus?"
Estéa sourit à la cliente, baissant la tête, son plateau entre les mains, attendant la réponse.
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Faizon le Ven, 24 Nov 2006 11:49, édité 1 fois.
"Le code de l'honneur est une notion qui ne s'applique pas aux malandrins." Aelia de Vielanda